REDONNER VIE À UN OBJET CHARGÉ D’HISTOIRE

Il y a des objets qu’on ne peut tout simplement pas remplacer. Pas pour leur valeur monétaire, mais pour ce qu’ils représentent. C’est le cas de cette canne, confiée à moi par un homme, qui y tenait comme à un trésor. Elle avait vu du pays, cette canne. Marquée par le temps, égratignée, cassée par endroits, un peu branlante… mais encore solide dans son essence. Je n’ai pas l’habitude d’accepter des projets de restauration mais l’aspect unique de cette pièce m’a interpellé.

Mon rôle était de la ramener le plus près possible de son état d’origine, tout en respectant les marques du temps. Nettoyer sans effacer. Solidifier sans trahir. J’ai travaillé chaque détail pour qu’elle retrouve sa prestance d’antan — celle qu’elle avait quand elle accompagnait fièrement son propriétaire, jour après jour. 

Une restauration tout en nuance 

Le pommeau a été réparé pour retrouver la prise en main plus confortable.

Le bois a été nettoyé, remis en valeur avec une finition qui laisse respirer sa patine. Le bout — un peu abîmé — a été renforcé pour qu’il puisse à nouveau accompagner son propriétaire dans ses promenades quotidiennes, sans craindre qu’elle lâche. Ce n’est pas une transformation spectaculaire. Et justement, c’est ça, la beauté du geste. Préserver l’âme d’un objet. Faire que chaque cicatrice raconte encore son histoire, mais sans l'empêcher d'avancer. Cette restauration toute simple, mais profondément significative, m’a ramené à l’essence même de mon métier.

Pourquoi je fais ce métier

Ce genre de projet me rappelle pourquoi j’ai choisi de travailler le bois. Ce n’est pas juste une matière, c’est un lien entre les générations, entre le passé et le présent. Honnêtement, voir ses yeux briller quand je lui ai remis la canne… ça vaut tous les projets du monde.

 

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2 commentaires

Une histoire touchante. Une restauration épatante dans le respect d’une pièce empreinte d’histoire. Bravo Martin

Véronique Bolduc

J’ai eu la chance de suivre toutes les étapes de ce projet de restauration et j’ai été épaté.

Jean Dubeau

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